«Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines» Marcus Garvey
L’histoire est une partie de nous, elle nous permet de connaître nos origines, notre parcours, les bases que nous avons, d’où nous venons. C’est un moyen de connaissance de soi et du monde qui nous entoure.
L’Afrique, berceau de l’humanité, est connu pour ses histoires héroïques, ses hommes et ses femmes qui ont participé à la construction du continent. Mais aujourd’hui, les conditions de vie et le comportement des populations laisse à croire que cette histoire a été mise sous éteignoir et que nous décidons d’avancer dans l’air du temps, cherchant à évoluer s’inscrire dans la mondialisation le développement, tout en laissant au passé ces éléments qui constituent notre base, notre histoire.
Pourquoi sommes-nous en arrivé là, et que devons-nous faire pour nous améliorer ?
L’Afrique d’hier à aujourd’hui
Je peux définir l’histoire comme étant l’ensemble des faits passés, des actions menées et du patrimoine laissé lié à une personne, un peuple, un continent.
L’histoire de l’Afrique est particulière, car le continent est défini comme le berceau de l’humanité. C’est sur celui-ci qu’ont été découverts les premiers ossements humains. Ces humains se sont ensuite déplacés pour peupler le globe. Pour en arriver au monde et à l’Afrique que nous connaissons aujourd’hui.
Notre continent est donc à l’origine même de la création de l’humanité. Il est également caractérisé par sa diversité, et sa richesse culturelle, chaque peuple ayant une histoire et un vécu propre à lui. Les Africains présents sur le territoire, s’identifient avant tout à l’histoire de leurs peuples, leurs communautés avant de s’inscrire dans celle du pays où ils vivent. Partant de l’avant colonisation à la création d’une nation régis par des lois et dirigés par une administration publique. En Côte d’Ivoire par exemple. Il existe plus de 60 ethnies, divisées en 4 grands groupes liés entre eux par le territoire, certaines pratiques et certains traits de ressemblance. Toutefois chaque peuple possédant son histoire ses pratiques son mode de fonctionnement.
Malgré toute cette richesse, un problème majeur se pose aujourd’hui. Le fait que les Africains, jeunes en particulier négligent de plus en plus leurs histoires et leurs cultures. Ils s’informent de moins en moins sur la question et privilégient la culture et l’histoire occidentale.
Le problème trouve sa source dans la colonisation du continent. Les peuples colonisés se sont vu imposer une nouvelle langue, un nouveau mode de pensée, de fonctionnement. Les langues locales ont été remplacées par le français, l’anglais, l’Espagnole…. Un fait qui a rompu à un certain niveau le lien de communication, car étant préoccupé à assimiler la nouvelle langue. On sait aussi que l’Afrique favorise la tradition orale, et que c’est par les récits que l’histoire est transmise. Certains mots, expressions ou faits peuvent être exprimés en langue locale, mais ne pas trouver leurs significations dans les nouvelles langues imposées. La religion a aussi contribué à changer les modes de pensée, et à rejeter certains pans de la culture.
Il y a alors de nouvelles histoires à raconter. Celles de la religion, mais aussi des exploits et conquêtes des nouveaux héros plutôt que celles de nos ancêtres.
À ce jour d’autres facteurs contribuent à aggraver la situation :
- Le complexe qui a été créé vis-à-vis du colon. Nous avons longtemps cru que tout ce qui vient de l’Europe est meilleur que ce que nous avons, parce que c’est ce qui nous a été présenté et enseigné. Au point d’avoir honte de notre couleur de peau et de la texture de nos cheveux. Un choc psychologique poussant de nombreuses femmes à se dépigmenter ou se lisser les cheveux.
- La mondialisation : Il nous est présenté un modèle de développement que tout le monde se sent obligé de suivre pour être « pays développé » alors qu’il nous suffit de prendre une part de cet exemple, mais de surtout l’adapter à nos réalités, notre vécu et notre mode de fonctionnement.
- Nous avons également, l’instrumentalisation de l’histoire. Vous avez déjà surement entendu cette citation qui dit : « l’histoire est écrite par les vainqueurs » de Robert Basillach . Elle illustre bien ce fait. Le colon (Vainqueur) inscrit dans les livres et autres moyens de communication qu’il est venu apporter la civilisation à un peuple barbare avec de mauvaises pratiques. Que l’Égypte ancienne fût blanche, et que lors de la colonisation il a eu affaire à des peuples faibles et corrompu à qui il a fallu présenter des miroirs et des pacotilles pour qu’ils puissent livrer leurs terres et leurs frères en échange. Mais l’histoire raconte qu’il y a eu de grandes résistances menées par des leaders africains. Toujours est-il que certains historiens comme Cheick Anta Diop dont les ouvrages sont axés sur l’Égypte ancienne noir, Jean-Philippe Kalala Omotunde
L’importance de l’histoire dans le développement d’un continent.
L’histoire a une importance capitale dans le développement d’un continent savoir d’où on vient ce qu’on a fait, le pourquoi de notre mode de fonctionnement, aide à mieux nous développer.
Le fait de connaitre son histoire présente plusieurs avantages :
- Cela nous permet de comprendre le fondement de notre société, notre organisation et de savoir comment l’améliorer. Comment notre société est-elle régie, pourquoi nous choisissons tel régime juridique au détriment d’un autre
- La connaissance du passé nous évite de produire les mêmes erreurs. Savoir ce que nos ancêtres ont fait dans telle ou telle situation, ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, constitue un repère pour nous et nous permet de tirer des leçons
- L’histoire nous permet d’avoir des modèles, Nous savons combien de fois il est important d’avoir des personnes à qui se référer. Des personnes à notre image, avec les mêmes réalités, et parfois des pires qui malgré tout ont réussi à s’en sortir et marquer leur temps
- Il s’agit d’une source d’innovation. On parle d’innovation en ayant pour base l’existant, connaitre notre histoire sous tous ses aspects va nous permettre d’améliorer et de proposer de nouvelles choses
- L’histoire est un moyen d’affirmation de soi et de sa personnalité. Elle nous permet de mieux nous connaitre, savoir le pourquoi de nos coutumes de ce qui existe afin de mieux les défendre, mieux s’en imprégner et la valoriser
Que faut -il faire ?
Plusieurs actions sont à mener pour permettre aux Africains de se réapproprier leurs histoires d’en être fiers et de s’en servir pour développer le continent.
Avant d’en arriver aux autorités et aux pouvoirs publics, il faudrait déjà agir à petite échelle (personnellement, cercle familial, communauté locale). Le plus important, serait de pouvoir dès l’enfance faire connaître aux jeunes Africains leurs histoires, à travers des livres, des dessins animés pour enfants, des jeux. Les parents ont la responsabilité de privilégier ce genre de contenus pour leurs enfants.
Les parents devraient également s’informer, retourner aux sources, consulter les vieillards, faire des visites de leurs villages aux enfants, parler les langues locales à la maison. Car il s’agit de leurs devoirs
Les jeunes qui n’ont pas eu la chance de connaître leurs histoires doivent s’informer à travers les livres, mais aussi les réseaux sociaux. Plusieurs personnes proposent des contenus dans ce sens. Participer à des activités. En gros, aller à l’information et s’en imprégner. Mais également poser des actions comme la création de communautés, de groupes de discussion, etc.
Les pouvoirs publics quant à eux devraient travailler à :
– privilégier dans les programmes scolaires la culture et l’histoire du pays, du continent.
– L’organisation d’événements pour promouvoir l’histoire et la culture.
– L’entretien et la création de musée
– Des fêtes nationales liées à la commémoration de faits passés pour permettre aux jeunes générations de les avoir à l’esprit. Pour ne citer que ceux-là.
Et vous, quelles sont les actions qui selon vous, pourront nous aider en tant qu’Africains à nous approprier notre histoire ?
One response
Le nouveau Blog est sans commentaire ! j’adore chère Carine ! La lignes de réflexions proposées et traitées sont absolument incontournables. Cet article sur la connaissance de notre histoire est beau et profond, personnellement je crois de tout cœur que c’est le chemin à suivre, comment connaitre les autres et leur histoire si je ne connais pas la mienne, si je n’ai pas eu les opportunités pour découvrir, comprendre, et surtout intérioriser la mienne. Je pense que d’une génération à l’autre nous avons une certaine responsabilité, celle d’être porteuses et porteurs de notre histoire, les femmes et les hommes qui se chargent d’enrichir leur histoire, de la porter, de la protéger et ensuite la transmettre à l’autre génération, et Comme Carine le souligne si bien il faut des systèmes éducatifs soucieux de cette mission. Le monde change et nos sociétés sont en pleine effervescence. Nos cultures et valeurs anciennes n’échappent pas à cette transmutation. C’est donc le moment propice, pour faire de notre éducation une formation des hommes et des femmes sociables et conscients ; capables de prendre et de faire progresser l’héritage socioculturel, technique et économique.
Toutes mes amitiés !
Joseph