Égalité des sexes, droit à l’éducation, droit à la liberté d’expression, autant de combats qui sont menés dans le monde entier par les femmes. Elles luttent, se plaignent, font des plaidoyers. Tous les moyens sont bons pour se faire entendre. Les femmes s’engagent de plus en plus dans le monde à faire respecter leurs droits et trouver leurs places, mais surtout être traitées sur le même piédestal que les hommes.
En Afrique, certaines personnes ont tendance à dire que le féminisme tâtonne et qu’il gagnerait à se développer. Mais les femmes sous nos tropiques ne veulent pas rester en marge et elles comptent faire entendre leurs voix. Chat noir, balance ton saïsaï, mais aussi des vagues d’indignation suite à des cas de violations de droits sont autant de mouvements qui ont porté leurs résultats et montré que les choses se font et que les femmes africaines ont leur mot à dire.
Le combat, a-t-il commencé là, quelles sont les grandes luttes qui ont déjà été menées, existe-t-il un féminisme type africain ? Nous le découvrirons dans les lignes qui suivent.
État des lieux, du féminisme dans le monde et en Afrique.
La condition des femmes est de plus en plus déplorée dans le monde, mais surtout en Afrique. Le système du patriarcat ayant pris de l’ampleur, a communiqué des idéologies qui de jour en jour, ont contribué à aggraver la situation. ‘’La place de la femme est à la cuisine », « la femme n’a pas son mot à dire dans des instances de prise de décision », « les hommes doivent être mieux payés que les femmes », « les postes de direction sont réservés aux hommes » cependant le féminisme se trouve être une réponse à ces injustices. Le féminisme est un thème d’origine occidentale utilisé pour définir les mouvements des femmes visant à mettre fin au sexisme, à l’exploitation et à l’oppression sexistes et à réaliser la pleine égalité de genre en droit et en pratique.
Les origines de ces mouvements sont associées également au combat des suffragettes pour obtenir le droit de vote en Angleterre.
En Afrique précisément en Afrique de l’Ouest, on situe l’origine du féminisme tel qu’il est perçu aujourd’hui à l’après-colonisation ou les femmes s’inspirant des modèles occidentaux ont commencé à utiliser des modèles organisationnels européens pour se regrouper, mais aussi emprunter les termes occidentaux tels que féminisme pour définir leurs luttes. Toutefois, certaines d’entre elles ont travaillé à mener des luttes en lien avec nos réalités sociales, d’où la naissance d’un féminisme africain. Les féministes d’aujourd’hui, qui prennent de plus en plus conscience du combat très tôt axent leurs combats sur des thématiques variées et de leurs temps (l’accès de la femme au numérique, la femme dans la politique, la femme aux postes de responsabilités) sans toutefois abandonner les problèmes culturels de base encore présents dans certaines contrées reculées. Nous pouvons citer entre autres Mégane Boho, présidente de la ligue ivoirienne des droits de la femme, Fatou Kane N’dèye la romancière et féministe sénégalaise a l’origine du mouvement balance ton saisai pour ne citer que celles-là.
Trouver et assumer sa place de femme dans la société
Dans certaines sociétés africaines d’avant la colonisation les femmes se regroupaient déjà par centre d’intérêt pour améliorer leurs conditions et participer à l’équilibre social de la communauté. Les tontines sont un exemple palpable avec un modèle financier qui permettait aux femmes de financer leurs activités et mieux soutenir leurs familles. Puis Il y a également le système du matriarcat dans lequel les femmes occupent une place importante. Il s’agit de la base de l’organisation sociale en Afrique noire. Selon ce système, l’hérédité n’est efficace que quand elle est d’origine maternelle. Ainsi, c’est la femme qui transmet le droit politique. C’est elle qui reçoit, gère les biens familiaux. C’est aussi par elle que se transmet l’héritage. Car pour les noirs africains, l’hérédité n’est efficace que quand elle est d’origine maternelle.
De plus les Africaines n’ont pas toujours été d’accord avec les situations qui leur était imposées. Cela est bien illustré par la marche des femmes de grand Bassam dans le but de la libération de prisonniers politiques qui étaient leurs maris frères…
Aussi certaines femmes ont démontré leur capacité à diriger et à faire fonctionner une communauté un groupe. Elles ont su gagner la confiance, faire des sacrifices, respecter les lois. Nous avons l’exemple d’Abla Pokou reine du peuple baoulé qui par son leadership a sauvé son peuple et les a conduits vers une terre plus sûre et la reine du Dahomey. Elle est la vraie créatrice du corps des amazones du Dahomey, comme régiment combattant, intégré aux armées professionnelles du royaume. etc
Elles ont également été de véritables guerrières.
La reine guerrière Amina de Zaria, la reine Muhumuza du Rwanda, Reine Nandi de Zulu qui ont du diriger des armées et mener des résistances.
Mais la colonisation et ses influences ont corrompu le modèle existant pour laisser de plus en plus de place au patriarcat. Les femmes qui occupaient des places de responsabilité se sont vues destituer et rabaisser.
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