Nous sommes tous émerveillés et à la fois surpris par le boom d’influenceurs qui s’impose aujourd’hui sur les réseaux sociaux. Il y en a en grand nombre et dans toutes les catégories: développement personnel, éducation des enfants, entrepreneuriat, sexuel, matrimonial, humoristique bref, il y a de tout.
Il y en a même qui deviennent coach. Et les questions que nous nous posons à ce sujet sont multiples : qu’est-ce qu’un influenceur, comment le devient-on qui devont nous suivre ,comment peut-on évaluer leur crédibilité ? Autant de questions qui méritent des réponses.
L’avènement des réseaux sociaux a fait naître un nombre important de métiers liés au web dont le métier d’influenceur. Il constitue l’élément de base du marketing d’influence. Il naît du besoin pour les marques de créer de la sympathie et de fidéliser leurs clients et leurs audiences.
À la recherche de personnes fiables pour m’aider à répondre à ces questions, j’ai découvert un expert dans ce domaine.
PRESENTATION DE NOTRE INVITE
Lui c’est Jean Luc Kouassi. Il est actuellement Chargé de Communication Digitale dans une agence étatique.
Diplômé de l’université de Bangalore et de Mumbai en marketing et communication de masse, il est titulaire d’un BBA et d’un MBA.
Il est également certifié par Google dans le cadre des publicités AdWords, Alison (Mooc) en effective business communication et WordPress.
Il a aujourd’hui près de 6 années d’expériences en communication digitale obtenue en agence de communication ou il a éventuellement travaillé avec des influenceurs pour de grandes marques.
Il a accepté de répondre à nos questions pour le bien de nos lecteurs.
INTERVIEW
- Qu’est-ce qu’un influenceur ?
Je définis un influenceur comme une personne qui dispose d’une notoriété sur une thématique spécifique au travers du web et notamment des réseaux sociaux. Ils créent des contenus qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux, selon les briefs donnés par les marques, les agences, les annonceurs, etc.
IL existe différents types d’influenceurs :
• Les célébrités : ce sont des personnes qui n’ont pas forcément pour profession d’influencer, mais en tant que personnage public, ils disposent de la notoriété et des canaux pour diffuser des messages. En Côte d’Ivoire, nous pouvons citer Didier Drogba avec 11,4 millions d’abonnés
Il faut toutefois préciser que la notoriété ne suffit pas, on ne devient pas influenceur en étant seulement populaire.
• Le macro-influenceur : grosse communauté
Leurs communautés comptent jusqu’à 10 millions d’abonnés, ce qui leur permet d’avoir une réelle influence sur les réseaux sociaux où ils sont présents.
En Côte d’Ivoire, il n’existe pas vraiment d’influenceur de cette taille. Pour ce cas, les canaux sont souvent gérés par l’influenceur en partenariat avec une équipe.
Exemple en France : https://www.instagram.com/6pri1/
• Le micro-influenceur : Communauté de taille moyenne, ils comptent des milliers d’abonnés
Le micro-influenceur possède l’avantage d’être plus accessible financièrement, mais aussi humainement. Il est également plus flexible et peut accepter des articles ou des services de la marque en retour de ses services. Les micro-influenceurs ont souvent un plus grand pouvoir de persuasion et un meilleur taux d’engagement sur leurs publications, leur audience est plus ciblée.
Un exemple chez nous : https://www.instagram.com/kayvonsteezie/
• Le nano-influenceur : Petite communauté, mais ultra-qualifiée
Pas de communautés importantes, mais par contre ils sont très qualifiés. Les nano-influenceurs travaillent sur des secteurs de niche, là où la quantité importe peu. Parfois il n’y a que très peu de personnes passionnées par certains sujets, de ce fait elles adhèrent plus facilement à des groupes spécialisés. Ici on n’en trouve pas assez car la plupart des influenceurs travaillent à agrandir leurs communautés et se dispersent un peu dans tous les domaines .
• Le blogueur influenceur : son outil de travail principal est son blog
Il peut travailler le référencement naturel et se positionner sur des mots-clés. En Côte d’Ivoire, nous avons First mag qui rentre dans cette catégorie. On parle aussi d’influence via média
2- Quel état des lieux faites-vous du métier d’influenceur en CI ?
De par la définition donnée plus haut et le mapping du secteur, on retient qu’il y a très peu d’influenceurs de métier en Côte d’Ivoire. Pour la plupart, il s’agit de personnalités publiques (acteurs, humoristes, etc.…) qui choisissent de se lancer ou qui sont choisis par des marques afin de faire des publicités. Un influenceur à une notoriété, un positionnement, des canaux, répond à des briefs par des techniques et stratégies et maîtrise ses communautés et KPIs (key performance Indicator) ou encore indicateur clé de performance. En Côte d’Ivoire, une personne avec des likes devient un(e) influenceur(se).
3- Selon la définition que vous avez donnée, pensez-vous qu’il existe réellement des influenceurs en CI ? si oui pouvons-nous avoir des exemples
Oui, il existe des influenceurs en Côte d’Ivoire, pas dans toutes les catégories mais nous en avons plusieurs. A titre d’exemple (liste non-exhaustive) :
- En lifestyle: Kayvon, bee from cocody
- Sujets sociaux : Juste Crépin, Assale Tiémoko
- Mode et beauté : Amenan Tanoh, Marie Christine Beugré
- Body acceptance / Sport : Marie – Paule Assandre
- Art : Sarai d’hologne
- Tech : Thierry Koffi Mensah, Amie Kouamé
4- Quelles sont les réelles erreurs que commettent les influenceurs en ci ?
La première erreur d’un influenceur en devenir ou influenceur confirmé
est le manque de formation. La communication
digitale requiert même aux plus compétents de se mettre à
niveau chaque jour. L’une des plus grandes erreurs est de prendre de
l’argent d’un client sans pouvoir lui donner derrière des KPI ( Indicateur clé de performance)
En tant que Social Media Manager, j’ai mis fin à plusieurs collaborations
avec des influenceurs de marques parce que ceux-ci pensaient que leur rôle se résumait à :
1. Prendre de l’argent du client ;
2. Mettre des publications en ligne
Alors qu’ils doivent comprendre le brief, mettre en place une stratégie
(mise en scène, heure de publication etc.)
Dans l’autre sens, il appartient aux annonceurs de responsabiliser les
influenceurs Ivoiriens. Lorsque vous engagez des budgets sur du Marketing
d’influence, il faut :
• rapport comparatif en fin de campagne ;
• des KPI et une analyse de l’influenceur ;
• des recommandations de l’influenceur qui, le temps de la campagne, est au
contact de l’audience.
5- Pensez-vous qu’ils vivent pleinement de leur art ? C’est un métier qui fait vivre ! La plupart des Stratégies de communication prennent en compte des influenceurs .Une stratégie globale de communication sur dix compte une stratégie de marketing d’influence. Il faut cependant professionnaliser le secteur afin de mieux gagner et permettre l’éclosion d’une nouvelle génération plus prospère
6- Comment peut-on devenir influenceur en ci ?
Cette réponse rejoint la précédente. Pour l’instant, il n’y a pas de canevas défini par défaut. Une communauté importante suffit. Cependant, j’ai foi que les Ivoiriens deviennent de plus en plus exigeants en matière d’influence.
7 -Doit-on se former pour devenir influenceur ?
L’influenceur doit pouvoir créer :
• des stratégies
• le message, le ton, les roadmap
• des rapports
Tout ceci demande des formations. L’influenceur doit auparavant avoir de bonnes connaissances digitales.
Pour l’instant, il existe des mooc en ligne course ra .com qui peuvent aider.
8 – Quels sont les défis du métier ?
Je dirais plutôt quels sont les défis du secteur. Ce sont entre autres
• La structuration ;
• La formation des acteurs du secteur ;
• La création de barèmes de salaire/rémunération selon la catégorie d’influenceur à laquelle on appartient.
9- En tant qu’internautes comment choisir ses influenceurs ?
L’internaute choisit ses influenceurs selon les sujets auxquels il s’intéresse tout simplement. Il faut cependant avoir une influence positive, il est donc nécessaire de s’intéresser à l’image de la personne et à la pertinence des sujets abordés
10- Quelles sont vos recommandations
Je souhaite insister sur la nécessité de se former, j’ai eu à interagir avec des influenceurs qui ne savaient pas qu’ils devaient produire des rapports de leur travail. Je trouve qu’il y a beaucoup de talents en Côte d’Ivoire, malheureusement inexploités parce que nous nous contentons de peu.
- Votre mot de fin
Remerciements à vous pour la lucarne d’expression et bonne continuation à votre blog !Il faut rehausser dans plusieurs domaines et ce blog va y contribuer grandement, s’intéresser aux bons sujets, c’est un bon début.
One response
Grand Merci à M. Jean Luc KOUASSI d’avoir éclairer ma lanterne au sur sujet des influenceur en général en CI précisément. J’espère que cela va créer une véritable prise de conscience tant chez les potentiels influenceurs et les internautes qui n’ont pas toujours des informations clair à ce sujet.